05 août 2025
- 14 minutes de lecture
Les règles changent, les seuils aussi. À compter du 1er janvier 2025, une nouvelle version du dispositif de franchise de TVA entre en vigueur, avec un impact direct sur les entreprises soumises à la taxe sur la valeur ajoutée en France.
Que vous exerciez une activité de prestation de services, de vente ou d’hébergement, votre chiffre d’affaires est la référence clé pour déterminer si vous bénéficiez du régime ou devenez redevable de la TVA.
Dans cet article, vous trouverez un point clair sur les seuils en cours, les montants majorés, les mesures transitoires, et ce que prévoit la loi en cas de dépassement.
Objectif : gérer le risque, sécuriser vos déclarations et éviter les erreurs invisibles qui coûtent cher aux entreprises.
Le seuil de base correspond au chiffre d’affaires annuel maximal à ne pas dépasser pour rester sous le régime de la franchise en base de TVA.
Un seuil majoré s’applique également : il offre une tolérance temporaire avant de devenir redevable de la TVA.
En 2025, les seuils varient selon le type d’activité :
Le seuil de tolérance est fixé respectivement à 94 300 € et 41 250 €.
Ces montants sont définis par le code général des impôts (CGI), articles 293 B et suivants, et restent en vigueur jusqu’au 31 décembre 2025 suite à la suspension de la réforme initiale.
Le régime distingue deux grandes catégories d’activités économiques :
Il est essentiel de bien déterminer l’activité principale de l’entreprise pour identifier le seuil applicable.
Une activité de prestation soumise à un seuil inférieur ne pourra pas se prévaloir des plafonds plus élevés réservés aux activités de vente.
En cas d’activité mixte, le franchissement des seuils doit être évalué séparément pour chaque activité (vente ou service), selon la ventilation du chiffre d’affaires (cf. BOFiP-TVA-DECLA-40-10-20).
La franchise en base de TVA permet à une entreprise de ne pas facturer la taxe, tant que son chiffre d’affaires annuel, sur une année civile complète, reste inférieur ou égal aux seuils définis par le code général des impôts (article 293 B).
Ce dispositif simplifié concerne les micro-entrepreneurs, TPE et prestataires de services exerçant une opération économique régulière, en France ou dans l’Union européenne.
L’entreprise doit également être soumise à l’impôt sur le revenu, hors option volontaire pour un autre régime d’imposition.
Il s’applique dès le 1er jour de l’exercice, si les conditions sont remplies. Ce régime offre un bénéfice direct : pas de déclaration ni de TVA à facturer, sauf option volontaire pour un régime supérieur.
C’est un choix stratégique à gérer en début d’exercice, car toute sortie du régime impose de facturer et déclarer rétroactivement la TVA.
Le gouvernement avait annoncé une modification des seuils dès le 1er janvier 2025, dans le cadre d’un projet de réforme voté à l’Assemblée nationale fin 2023.
Mais face aux critiques d’acteurs économiques concernés, la réforme a été reportée. Selon le communiqué publié par le ministère de l’économie, la mise en place du seuil unique à 25 000 € est suspendue jusqu’à fin 2025.
Voici un rappel des seuils de référence actuellement en vigueur :
Type d'activité | Seuil de base | Seuil majoré (tolérance) |
---|---|---|
Ventes de marchandises / hébergement | 85 000 € | 94 300 € |
Prestations de services | 37 500 € | 41 250 € |
Ces chiffres s’appliquent à tous les membres d’une entreprise, indépendamment de leur statut, à condition qu’ils soient soumis à la TVA et ne bénéficient pas d’un régime dérogatoire.
Les règles actuelles sont détaillées dans les textes officiels de la DGFiP et accessibles sur le site impots.gouv.fr.
Lorsque l’entreprise dépasse le seuil autorisé, elle sort automatiquement du régime de franchise en base, sauf cas particuliers prévus par la réglementation fiscale.
Ce dépassement est déterminé en fonction du chiffre d’affaires réalisé au cours de l’année civile. Il peut concerner une seule activité de prestation, une vente, ou l’ensemble des opérations si elles sont mixtes.
Le changement s’applique à partir du 1er jour du mois de dépassement si le seuil majoré est franchi. L’entreprise devient alors redevable de la TVA, doit facturer la taxe à ses clients et effectuer une déclaration mensuelle ou trimestrielle selon le régime applicable.
Cette mise en application est définie dans les articles du CGI, et suit les textes officiels diffusés par le ministère de l’économie et la direction générale des finances publiques.
Le basculement vers un régime de TVA n’est pas sans conséquence. Dès que l’activité concernée dépasse les seuils, l’entreprise doit :
En cas d’erreur ou d’oubli, des pénalités financières sont systématiques :
Ces sanctions sont prévues par les articles du CGI et précisées dans la documentation fiscale officielle — voir les pénalités prévues par le code général des impôts (BOFiP) — ou directement dans les articles du code général des impôts sur Légifrance. Un décalage dans une opération simple, un oubli sur une page de déclaration, ou une erreur d’interprétation peuvent entraîner des coûts imprévus, des redressements de plusieurs milliers d’euros, et une remise en cause de votre fiscalité.
Ne laissez pas une erreur de seuil vous coûter cher
C’est pourquoi il est essentiel de gérer les seuils avec précision et d’utiliser un outil de suivi fiable, comme Nautiles, pour éviter toute sortie involontaire du régime.
Un report tardif ou une mauvaise interprétation du texte fiscal peut coûter cher, surtout en l’absence d’un système d’alerte automatisé.
Lorsque le chiffre d’affaires dépasse les seuils de la franchise en base, l’entreprise entre automatiquement dans un régime réel d’imposition. Le plus courant est le régime réel simplifié, applicable si le chiffre d'affaires est :
Sous ce régime :
Ce régime reste adapté aux TPE avec une activité stable, souhaitant éviter une gestion mensuelle trop lourde. Il permet aussi de déduire la TVA sur les achats et investissements réalisés.
Si les seuils du régime simplifié sont dépassés, l’entreprise passe automatiquement au régime réel normal, plus exigeant en termes de suivi :
Ce régime est recommandé pour les structures en croissance, ou celles qui souhaitent récupérer rapidement la TVA déductible.
Attention !
Ce changement de régime n’est pas sans conséquence : il peut entraîner une charge administrative, comptable et financière accrue. Il est donc essentiel de déterminer le bon régime en fonction du volume d’activité, du type de prestations, et du calendrier fiscal en vigueur.
La nature du régime d’imposition détermine la fréquence de déclaration de la TVA :
► Déclaration mensuelle ou trimestrielle via le formulaire CA3
À remplir au plus tard le 19 du mois suivant les opérations concernées (ou le 24 si télétransmission).
► Déclaration annuelle via le formulaire CA12
À déposer avant le 2e jour ouvré suivant le 1er mai, ou dans les 3 mois suivant la clôture pour les exercices décalés
Chaque déclaration permet de régulariser la TVA collectée et la TVA déductible, en respectant les règles du code général des impôts. La base de TVA doit être correctement déterminée, selon les opérations réalisées sur l’année civile.
Attention !
En cas de dépassement des seuils ou de passage à un régime supérieur, la première déclaration doit inclure toutes les opérations imposables depuis le 1er jour de dépassement.
Les déclarations fiscales doivent être réalisées :
Les formulaires officiels :
Ces formulaires sont disponibles au format PDF sur le site officiel impots.gouv.fr.
Seuil franchi ?
Pour les entreprises ayant franchi un seuil en cours d’année, une mise en conformité rapide est indispensable pour éviter toute majoration, comme vu précédemment (voir les pénalités prévues par le code général des impôts (BOFiP), consulter les articles du code général des impôts sur Légifrance).
La réforme fiscale initialement prévue par le gouvernement visait à instaurer, à partir du 1er janvier 2025, un seuil unique de 25 000 € pour l’ensemble des micro entrepreneurs, quelle que soit la nature de leur activité (vente ou prestation).
Cette mesure, adoptée dans le cadre du projet de loi de finances, devait remplacer les seuils actuels (37 500 € / 85 000 €) et harmoniser les régimes de franchise en France et dans l’Union européenne.
Mais face aux impacts économiques attendus pour près de 200 000 entreprises, et à l’absence d’outils de suivi automatisé des seuils, la réforme a été suspendue jusqu’au 31 décembre 2025.
L’information a été confirmée via un communiqué officiel du ministère de l’économie, relayé par la DGFiP et les principaux médias économiques.
Ce report signifie que les seuils actuellement en vigueur restent valables pour l’ensemble de l’année 2025 :
Implication directe pour les entreprises : il n’est pas nécessaire de recalculer le seuil de franchise dès janvier, mais il est crucial de gérer les seuils mois par mois pour éviter un dépassement involontaire.
Un outil comme Nautiles, pensé pour la TVA en France, peut automatiser ce suivi, intégrer les seuils officiels dans l’analyse de vos données FEC, et détecter toute erreur de régime avant déclaration.
Nautiles, toujours à jour !
En cas de retour de la réforme en décembre 2025, Nautiles pourra intégrer immédiatement la nouvelle version du texte fiscal et adapter les seuils, sans stress pour l’utilisateur.
Dans la réalité, peu d’entreprises suivent leurs seuils de franchise en continu. Les auto-entrepreneurs, les PME, et même les collaborateurs comptables ne disposent pas toujours d’un outil clair pour déterminer le franchissement d’un seuil au cours d’un mois donné.
Résultat : des dépassements non détectés, des régimes appliqués à tort, et des redressements coûteux. Ces erreurs fréquentes sont souvent liées à :
Dans un contexte où les seuils sont gelés temporairement, mais peuvent être modifiés rapidement en cours d’année, il est essentiel de gérer cette variable en temps réel.
Prenons le cas d’une entreprise de services réalisant 36 500 € HT en novembre. En décembre, elle facture un nouveau client pour 5 000 € HT — sans se rendre compte qu’elle vient de dépasser le seuil de tolérance de 41 250 €.
Si elle ne modifie pas son régime, elle facture à tort sans TVA. La DGFiP peut alors requalifier l’ensemble des opérations réalisées depuis le jour de dépassement, entraîner une restitution de TVA, des majorations de 5 à 10 %, et des intérêts de retard de 0,20 % par mois.
Le respect des seuils de TVA peut avoir un impact direct sur vos obligations fiscales. Or, en cas de dépassement non anticipé, le risque de redressement augmente considérablement.
Nautiles ne déclenche pas d’alerte automatique sur les seuils à ce jour, mais permet un contrôle rigoureux à partir des écritures comptables, avec plusieurs garde-fous intégrés :
✔ Un recalcul automatique de la TVA à partir des bases HT
✔ Une vérification par typologie d’activité (ventes, prestations…)
✔ Un rapport PDF clair exportable pour archivage ou transmission
✔ Une détection intelligente qui empêche toute validation d’analyse en cas d’incohérence
En 2025, comprendre et suivre les seuils de TVA n’est plus une option : c’est une condition de conformité fiscale et de pérennité financière.
Entre les régimes d’imposition, les seuils différenciés, les mesures transitoires et les possibles modifications législatives, le moindre oubli peut coûter cher à votre entreprise.
Avec Nautiles, vous fiabilisez l’analyse des données clés liées aux seuils de TVA, identifiez les incohérences en amont de la déclaration et bénéficiez d’un système de contrôle conforme aux dernières évolutions fiscales — pour des vérifications à jour, à chaque analyse.
Découvrez comment Nautiles structure vos contrôles TVA, sécurise vos seuils et vous aide à répondre aux exigences fiscales avec rigueur.
Un outil pensé pour les professionnels exigeants, présenté par un expert métier.
En 2025, les seuils restent gelés jusqu’au 31 décembre. Ils sont définis selon le type d’activité :
Un seuil majoré de 94 300 € (ventes) ou 41 250 € (services) s’applique comme tolérance avant l’entrée dans un régime réel de TVA.
Votre entreprise peut bénéficier de la franchise en base si son chiffre d’affaires annuel, sur l’année civile précédente, reste inférieur ou égal aux seuils légaux.
Elle doit également être soumise à l’impôt sur le revenu et ne pas avoir opté volontairement pour un régime réel d’imposition.
Dès le dépassement du seuil majoré, vous devenez redevable de la TVA à partir du 1er jour du mois. Il faut :
Deux options selon votre chiffre d’affaires :
Le choix dépend du volume de TVA à collecter, du temps disponible, et du cadre fiscal de votre entreprise.
Les deux sont à déposer sur impots.gouv.fr, selon le calendrier fiscal en vigueur. Il faut bien déduire la TVA admissible et respecter les obligations de déclaration.
Le seuil unique à 25 000 €, prévu pour 2025, est suspendu jusqu’au 31 décembre. Les seuils actuels restent applicables. Cette mesure a été annoncée par le ministère de l’économie pour laisser aux entreprises et aux outils de gestion le temps de s’adapter.
Pour les micro-entrepreneurs les seuils restent les mêmes en 2025. Le projet de seuil unique est reporté. Mais le suivi du chiffre d’affaires reste essentiel pour éviter de dépasser les plafonds et sortir involontairement de la franchise en base.