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Par Benoît TOSTIVINT

07 août 2025

- 16 minutes de lecture

Fraude à la TVA : comprendre les risques et éviter les pièges

TVA, carrousel, fausse facture, quota carbone… Si ces mots vous semblent lointains, sachez qu’ils peuvent pourtant vous coûter très cher.

Chaque année, la fraude à la TVA provoque des pertes massives pour l’État français — jusqu’à 25 milliards d’euros, selon la Cour des comptes. Et si cette arnaque semble réservée à des réseaux internationaux opérant entre plusieurs pays membres de l’Union européenne, la réalité est bien plus complexe : toute entreprise française peut être impliquée, parfois à son insu.

Une déclaration erronée, une facture douteuse, un partenaire peu scrupuleux… et vous voilà exposé à une sanction fiscale ou à un redressement brutal.

Alors comment éviter les erreurs ? Comment détecter un montage frauduleux ? Quels outils existent pour lutter contre l’évasion fiscale et sécuriser ses données comptables ?

Dans ce guide, vous découvrirez :

  • les types de fraude les plus répandus (dont la fraude carrousel),
  • les dispositions clés du code général des impôts,
  • les solutions concrètes pour fiabiliser vos déclarations TVA.
Dirigeant inquiet après un redressement fiscal lié à une erreur de déclaration de TVA

Qu’est-ce que la fraude à la TVA ?

Définition, mécanismes et formes courantes

La fraude à la TVA désigne un détournement volontaire du système de taxation sur la valeur ajoutée. Elle consiste à ne pas reverser à l’État la taxe collectée lors de transactions commerciales, ou à obtenir indûment des remboursements de TVA.

Plusieurs procédés frauduleux existent :

  • l’omission de déclarer la TVA collectée,
  • la déduction de TVA fictive,
  • la production de fausses factures,
  • ou encore le carrousel de TVA, un montage intracommunautaire complexe.

Ces opérations peuvent impliquer une seule entreprise ou un réseau structuré de sociétés éphémères, souvent créées dans plusieurs pays membres de l’Union européenne.

Leur objectif : exploiter les règles d’exonération, détourner le paiement de la taxe et disparaître avant tout contrôle fiscal.

Pourquoi la fraude TVA est difficile à détecter et à recouvrer

La TVA repose sur un système déclaratif, dans lequel chaque entreprise est responsable de calculer, collecter et reverser la taxe à l’administration fiscale. Ce fonctionnement, basé sur la confiance, est aussi une porte d’entrée pour les fraudeurs.

Les transactions intracommunautaires sont particulièrement sensibles : en raison de l’exonération de TVA entre pays membres, une marchandise peut changer de main sans taxation immédiate — créant des opportunités de détournement.

Autre difficulté : les entreprises frauduleuses sont souvent éphémères, montées sur mesure pour effectuer une série d’opérations fictives avant d’être dissoutes. Résultat : au moment où l’État tente de récupérer la TVA due, la société a disparu… et le montant perdu est rarement recouvré.

Dans ce contexte, seule une prévention rigoureuse permet d’éviter les erreurs, les complicités involontaires… et les conséquences financières.

Un manque à gagner colossal pour les finances publiques

Chiffres clés en France (2022–2024)

Selon les dernières estimations de la Cour des comptes et de la Commission européenne, la fraude à la TVA coûte chaque année entre 20 et 25 milliards d’euros à la France. Cela représente près d’un tiers du déficit de recettes fiscales liées aux fraudes, toutes taxes confondues.

À titre de comparaison, l’impôt sur le revenu a généré 87 milliards d’euros en 2023. La perte liée à la TVA pourrait donc annuler près de 30 % de cette recette.

Voici un résumé des données les plus récentes :

Année

Estimation de la fraude

TVA recouvrée

Taux de recouvrement

2022

20–25 Md €

2,2 Md €

Environ 9 %

2023

Stable

10,6 Md €

Environ 42 % (TVA uniquement)

2024

Stable

11,4 Md €

Environ 46 % selon DGFiP

Malgré une hausse des contrôles fiscaux et un montant record recouvré tous impôts confondus en 2024, la TVA reste la taxe la plus difficile à récupérer.

Sources :

Ces chiffres sont issus du rapport 2024 de la Direction générale des finances publiques (DGFiP), disponible sur economie.gouv.fr.

Comparaison avec d'autres impôts et taux de recouvrement effectif

La TVA est l'impôt le plus susceptible à la fraude, en raison de multiples transactions intracommunautaires et d’un système déclaratif basé sur la confiance. Chaque opération commerciale peut devenir un vecteur de détournement, notamment via les mécanismes de carrousel ou de fausses factures.

Malgré les efforts renforcés de l’administration fiscale (1500 agents supplémentaires d'ici 2027) formés à l'IA et aux data‑mining, le taux de recouvrement effectif reste inférieur à 50 %, soulignant le difficulté de traquer puis recouvrer la fraude à la TVA à l’échelle nationale et européenne.

Cette performance, bien qu’en progrès, révèle l’ampleur du défi fiscal : sécuriser la taxe sur la valeur ajoutée, préserver les recettes de l’État, et protéger les entreprises respectueuses du droit

Les différents types de fraude à la TVA

Omission, déduction fictive, fausses factures : typologie des fraudes

La fraude à la TVA ne repose pas sur un seul procédé. Elle prend de multiples formes, plus ou moins sophistiquées, mais toutes ont un objectif commun : réduire artificiellement le montant de TVA à payer ou obtenir indûment une restitution.

Voici les types les plus répandus :

  • L’omission volontaire de TVA collectée sur les ventes (sous-déclaration)
  • La déduction de TVA fictive sur des dépenses non éligibles ou non réalisées
  • L’usage de fausses factures, émanant de sociétés fictives ou complices
  • Le non-reversement de la TVA effectivement collectée
  • La dissimulation de recettes par paiements en espèces non comptabilisés

Ces pratiques sont parfois le fait de fraudeurs isolés, mais elles peuvent aussi s’inscrire dans des réseaux structurés, capables de simuler des opérations commerciales fictives à grande échelle.

Dans tous les cas, la fraude repose sur la manipulation des déclarations fiscales. Elle expose l’entreprise à des sanctions administratives, des pénalités financières importantes, voire à des peines d’emprisonnement en cas de récidive ou de bande organisée.

La fraude carrousel : schéma et fonctionnement concret

La fraude carrousel est une forme avancée de fraude intracommunautaire, impliquant plusieurs opérateurs situés dans différents pays membres de l’Union européenne.

Son objectif : profiter des exonérations de TVA sur les échanges entre pays, sans jamais reverser la taxe due.

Voici comment elle fonctionne :

  1. Une entreprise A, située dans un autre pays de l’UE (hors France), vend des marchandises à une entreprise B en France. Cette vente est facturée hors taxes (HT) grâce au régime d’exonération intracommunautaire.
  2. L’entreprise B revend ensuite les mêmes marchandises à une entreprise C, également située en France. Elle établit une facture avec TVA, comme le veut la législation française.
  3. L’entreprise C paie la facture TTC à B, puis déduit la TVA de sa propre déclaration, comme si la TVA avait été effectivement reversée à l’administration.
  4. Mais l’entreprise B disparaît avant de reverser la TVA perçue. Résultat : l’État rembourse la TVA à C sans jamais l’avoir récupérée auprès de B.

Conséquence : perte nette pour le Trésor public.

Ce schéma peut tourner en boucle, impliquant plusieurs entreprises complices dans différents États membres. On parle alors de fraude carrousel, car la marchandise peut repasser plusieurs fois dans le circuit.

Un casse fiscal à l’échelle européenne

Ce type de fraude est particulièrement difficile à détecter. Il implique souvent des montants en millions d’euros, et nécessite une coopération renforcée entre autorités fiscales européennes.

Les sanctions applicables en cas de fraude à la TVA

Sanctions fiscales, pénales et administratives

La fraude à la TVA est un délit fiscal lourdement sanctionné par le Code général des impôts. En fonction de la gravité des faits et de l’intention frauduleuse, l’entreprise et ses dirigeants peuvent faire face à :

  • Une amende fiscale équivalente à 80 % des droits éludés, voire plus en cas de manœuvres aggravantes
  • Des intérêts de retard, calculés à 0,20 % par mois
  • Des pénalités spécifiques en cas de récidive ou d’obstacle au contrôle
  • La privation de droits à remboursement de TVA, ou leur suspension

Le fisc ne laisse rien passer

Lorsque la fraude est avérée, le fisc peut également saisir des biens, bloquer les comptes bancaires professionnels, ou exiger la restitution immédiate des sommes indûment perçues.

Risques pour les entreprises en cas de négligence ou complicité passive

Même en l’absence d’intention frauduleuse, une entreprise peut être tenue pour responsable si elle ne démontre pas avoir pris les mesures de vigilance nécessaires. La jurisprudence fiscale reconnaît aujourd’hui la notion de complicité par négligence.

Par exemple, une société peut être sanctionnée si elle :

  • accepte des factures de prestataires non immatriculés ou introuvables
  • ne vérifie pas les numéros de TVA intracommunautaire de ses partenaires
  • ne détecte pas de rupture dans la séquence de factures ou des écarts anormaux de TVA

Prison et amendes : le prix du risque

D’après l’article 1741 du Code général des impôts, un délit de fraude fiscale (dont la fraude à la TVA) est passible de 5 ans d’emprisonnement et 500 000 € d’amende, montant porté à 7 ans d’emprisonnement et 3 000 000 € d’amende en cas de fraude en bande organisée.

Plus qu’une simple sanction, une fraude à la TVA peut donc engager la responsabilité pénale du dirigeant et mettre en péril la pérennité financière de l’entreprise.

La loi anti-fraude TVA : un arsenal renforcé

Logiciels de caisse, autoliquidation, vérifications obligatoires

Depuis 2018, la France a durci sa législation avec la loi anti-fraude TVA, qui impose un cadre plus strict pour les entreprises soumises à la TVA. Cette réforme vise à limiter les pratiques frauduleuses, notamment la dissimulation de recettes via des logiciels non conformes.

Logiciels de caisse : une obligation légale

L’article 286‑I‑3º bis du Code général des impôts exige l’utilisation d’un logiciel de caisse certifié, respectant les critères d’inaltérabilité, sécurisation, conservation et archivage.

Voici les principales mesures en vigueur :

  • Obligation d’utiliser un logiciel de caisse certifié, sécurisé et inaltérable
  • Déploiement du mécanisme d’autoliquidation dans certains secteurs à risque
  • Renforcement des obligations de conservation des données fiscales
  • Développement d’un contrôle automatisé des écritures comptables (fichier FEC)

Ces dispositifs visent à empêcher la modification des données de vente et à faciliter le travail des inspecteurs de la DGFiP lors des contrôles sur place.

Facturation électronique obligatoire : échéances et enjeux

Dans le prolongement de cette loi, l’État français prévoit la généralisation de la facturation électronique pour toutes les entreprises assujetties à la TVA. Ce projet, repoussé à 2026–2027, s’inscrit dans une stratégie européenne plus large de traçabilité fiscale (facturation électronique obligatoire TVA – article 289 bis CGI).

Objectifs principaux :

  • Transmettre chaque facture émise à l’administration fiscale en temps réel
  • Lutter contre les opérations fictives ou dissimulées
  • Réduire la fraude carrousel sur les livraisons intracommunautaires
  • Harmoniser le système de déclaration au niveau européen

Cette réforme représente un tournant majeur dans la lutte contre la fraude à la TVA. Elle permettra à l’administration de recouper automatiquement les données entre fournisseurs, clients et déclarations, limitant les zones d’ombre dans lesquelles prospèrent les fraudeurs.

Les réponses opérationnelles de l’État contre la fraude

IA, contrôle fiscal renforcé et nouvelles ressources humaines

Face à l’ampleur du phénomène, l’État a engagé ces dernières années une refonte stratégique de son arsenal de lutte contre la fraude à la TVA. L’administration fiscale combine désormais moyens humains renforcés et technologies avancées pour repérer les comportements suspects et automatiser les contrôles.

Parmi les mesures clés :

  • Recrutement de 1 500 agents supplémentaires dédiés au contrôle fiscal d’ici 2027
  • Mise en place d’outils d’intelligence artificielle et d’analyse de données massives (data mining)
  • Détection automatisée des anomalies dans les fichiers FEC, les écarts HT/TTC ou les séquences de facturation
  • Exploitation croisée des bases de données (INPI, URSSAF, Douanes, TVA intracommunautaire)

Ces évolutions permettent de mieux cibler les contrôles, de prioriser les dossiers à fort risque et de traiter plus rapidement les fraudes à grande échelle.

Coopération interservices et transparence accrue des données

La lutte contre la fraude à la TVA ne repose plus uniquement sur l’action de la DGFiP. L’État français adopte une approche transversale, en renforçant la circulation des informations entre administrations.

Concrètement :

  • Les services fiscaux collaborent avec les douanes, la justice et les plateformes de signalement
  • Des outils d’échange d’informations ont été mis en place à l’échelle européenne, notamment via la Commission européenne et Eurofisc
  • Le croisement des données permet d’identifier plus rapidement les réseaux de fraudeurs, souvent organisés autour de sociétés fictives ou de schémas carrousel

Cette logique de transparence fiscale vise à anticiper les risques, limiter les pertes pour l’État et sécuriser les opérateurs honnêtes.

Prévenir les risques avec un outil de fiabilisation TVA comme Nautiles

Identifier les anomalies invisibles dans les déclarations

La plupart des erreurs de TVA ne sont pas dues à une fraude volontaire… mais à des anomalies techniques invisibles : factures manquantes, incohérences HT/TTC, ruptures dans les séquences de numérotation. Autant d’écarts qui peuvent engager la responsabilité fiscale de l’entreprise, en cas de contrôle.

Or, ces erreurs échappent souvent à la détection humaine, même après plusieurs relectures. D’où l’intérêt d’un outil dédié de contrôle automatisé des déclarations de TVA.

Nautiles propose une solution SaaS conçue spécifiquement pour cela.

Comment fonctionne notre logiciel Nautiles ?

Conçu pour répondre aux besoins spécifiques des TPE/PME comme des cabinets d’expertise comptable, l’outil Nautiles permet de :

Automatisation

Automatiser les contrôles de TVA à partir du fichier FEC

Cohérence des montants déclarés

Vérifier la cohérence des montants HT, TVA et TTC

Détection des erreurs

Détecter les anomalies de taux de TVA appliqué

Fiabilisation des déclarations

Fiabiliser la récupération de la TVA déductible avant validation

Rupture de séquentialité des factures

Repérer les ruptures de séquence de factures

Card Image

Éviter les écarts dans les déclarations intracommunautaires

Card Image

Déterminer automatiquement les montants à déclarer

Card Image

Générer un rapport PDF conforme, prêt à archiver ou transmettre

L’objectif de Nautiles :

Offrir une couche de fiabilisation simple et automatisée, intégrable dans n’importe quel processus comptable, pour réduire les risques de redressement et gagner un temps précieux.

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En évitant les erreurs techniques, votre entreprise limite les sanctions, fiabilise sa comptabilité et anticipe les obligations de facturation électronique à venir.

Conclusion : comprendre, contrôler, se protéger

La fraude à la TVA n’est pas seulement un risque théorique. Elle coûte plusieurs milliards d’euros chaque année à l’État, mais surtout, elle peut mettre en péril toute entreprise mal préparée — qu’il s’agisse d’erreurs involontaires ou de schémas plus complexes comme le carrousel intracommunautaire.

Grâce aux réformes en cours, à la facturation électronique obligatoire et à l’usage de logiciels de fiabilisation, il devient possible de reprendre le contrôle sur ses déclarations et d’éviter les pièges fiscaux.

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En automatisant les vérifications et en sécurisant les données déclarées, Nautiles vous aide à rendre vos déclarations conformes, rapides et sereines.

Questions fréquentes

Qu’est-ce que la fraude à la TVA ?

La fraude à la TVA est un acte illégal consistant à détourner la taxe sur la valeur ajoutée due à l’État. Elle peut prendre plusieurs formes : non-déclaration, falsification de factures, déductions fictives ou montages organisés comme la fraude carrousel, très répandue au sein de l’Union européenne.

Comment lutter contre la fraude à la TVA ?

La lutte passe par un arsenal législatif renforcé (loi anti-fraude, article 286‑I‑3° bis du CGI), la généralisation de la facturation électronique, le recours à des outils de fiabilisation des déclarations, et un contrôle fiscal plus automatisé via l’analyse de fichiers comptables et l’IA.

Quels sont les types de fraude à la TVA ?

On distingue principalement :

  • l’omission volontaire de TVA collectée,
  • l’utilisation de fausses factures,
  • la déduction frauduleuse de TVA non acquittée,
  • la fraude carrousel, impliquant plusieurs opérateurs dans différents pays membres de l’Union européenne.

Quelles sont les sanctions pour fraude à la TVA ?

Les sanctions vont de pénalités fiscales lourdes (jusqu’à 80 % des droits éludés), à des sanctions pénales (jusqu’à 500 000 € d’amende et 5 à 10 ans de prison). Même en cas d’erreur involontaire, l’entreprise peut être tenue pour responsable si elle n’a pas mis en place les contrôles nécessaires.

Quel est l’impact économique de la fraude à la TVA ?

En France, le manque à gagner lié à la fraude est estimé entre 20 et 25 milliards d’euros par an. Cela représente une part importante des recettes fiscales perdues, qui affecte la capacité de l’État à financer les services publics.

Comment se manifeste la fraude à la TVA ?

La fraude à la TVA peut se manifester par divers procédés frauduleux :

  • émission de fausses factures,
  • vente fictive de biens ou services,
  • dissimulation de recettes,
  • non-reversement de la TVA collectée,
  • ou utilisation de sociétés éphémères dans des réseaux intracommunautaires.

Ces opérations visent à éluder le paiement de la taxe ou à en obtenir indûment le remboursement, notamment via des montages carrousel.

Qu’est-ce que la loi anti-fraude TVA ?

La loi anti-fraude TVA, entrée en vigueur en 2018, oblige les entreprises à utiliser des logiciels de caisse certifiés pour garantir l’intégrité et la traçabilité des opérations.

Elle encadre également les pratiques de déclaration et d’archivage, et prépare le terrain à la facturation électronique obligatoire (prévue entre 2026 et 2027).

Son objectif est de lutter efficacement contre la fraude fiscale, en particulier dans les secteurs à forte circulation de cash ou exposés aux transactions intracommunautaires.

Comment dénoncer une fraude à la TVA ?

Toute personne peut signaler une fraude à la TVA, de manière sécurisée et parfois anonyme, selon les modalités suivantes :

  • Par voie électronique : le ministère des Finances propose une plateforme de signalement dématérialisée permettant de transmettre des informations de manière sécurisée et rapide. Ce service garantit la traçabilité des faits signalés et peut déclencher une enquête fiscale.
  • Par courrier postal : une lettre circonstanciée peut être adressée au service des impôts des entreprises (SIE) ou au centre des finances publiques compétent. Il est recommandé d’envoyer le dossier sous double pli, avec toute pièce justificative, pour garantir la confidentialité et la recevabilité.
  • Par téléphone : certains services fiscaux acceptent des signalements préliminaires ou des demandes de conseil par téléphone avant dépôt officiel.
  • Par rendez-vous présentiel : vous pouvez également prendre rdv par téléphone.

Comment l'État contrôle la TVA ?

L’État français dispose de plusieurs leviers pour surveiller, analyser et recouper les données de TVA :

  • Analyse des fichiers FEC (fichiers des écritures comptables) pour repérer des anomalies
  • Déploiement d’outils d’intelligence artificielle et d’algorithmes prédictifs au sein de l’administration fiscale
  • Croisement des informations entre services publics (URSSAF, Douanes, INPI…)
  • Suivi des livraisons intracommunautaires via le réseau Eurofisc, qui couvre tous les États membres de l’Union européenne

En cas de suspicion de fraude ou d’erreur, l’administration peut initier un contrôle fiscal, sur pièce ou sur place, entraînant le cas échéant des redressements ou des sanctions.

Quels sont les recours possibles en cas de litige avec l’administration fiscale ?

En cas de désaccord avec la décision de l’administration fiscale (rehaussement de TVA, pénalités…), plusieurs recours sont possibles :

  • Réclamation contentieuse auprès du service concerné dans un délai de 3 ans
  • Saisine du conciliateur fiscal départemental pour un règlement amiable
  • Recours devant le tribunal administratif si la voie amiable échoue
  • Demande de remise gracieuse (partielle ou totale des pénalités), selon la situation financière de l’entreprise

Il est fortement recommandé d’être assisté par un expert-comptable ou un avocat fiscaliste pour défendre efficacement ses droits.

Quel risque si je ne paye pas la TVA ?

Le non-paiement de la TVA expose à plusieurs risques :

  • Amende fiscale pouvant aller jusqu’à 80 % du montant éludé en cas de manœuvres frauduleuses
  • Majoration de retard (5 à 10 %) et intérêts pour non-paiement dans les délais
  • Redressement fiscal automatique avec reconstitution des bases imposables
  • En cas de fraude caractérisée : jusqu’à 500 000 € d’amende et 5 ans de prison, voire 10 ans en cas de bande organisée

Ces sanctions peuvent être accompagnées d’un gel des avoirs, d’une saisie sur compte ou d’un mandat de recouvrement par le Trésor public.